Steeve Lechasseur est originaire de la Gaspésie. Après avoir visité le Musée des Beaux-Arts de Montréal qui présentait une exposition de Salvador Dali, Steeve Lechasseur, fortement impressionné par la force de ce maître, va se mettre à peindre des oeuvres très originales. Il comprend que la peinture ouvre des possibilités infinies où les seules limites résident dans l’artiste lui-même. Sa quête artistique se poursuit dans une recherche et un travail sur lui. Il se perfectionne auprès d’artistes déjà établis ainsi qu’au Cégep. Il débute la peinture en 1989. Très près de la forêt et des espaces verdoyants, l’artiste puise son inspiration dans les images de son enfance. Le surréalisme, toujours présent dans ses oeuvres, se rapproche de l’art naïf par la simplicité des formes et la vivacité de ses couleurs. Un style naît, dérivé du pointillisme. Ce style est baptisé « Héliocentrisme » dont l’artiste en est l’instigateur, officiellement reconnu en 2012. Il expose déjà depuis 1991, notamment au Musée acadien du Québec à Bonaventure et au Musée Beaulne de Coaticook. Il expose également au niveau international dès 2009 (Canada, France, Pays-Bas, etc.). En 2014, il obtient le titre d’académicien (Mondial Art Academia) en France. Son travail est récompensé, notamment par Le Prix du Mérite (2009), le Prix du Nouveau Mouvement en Arts Visuels (2012), etc. En 2017, il est référencé chez ArtPrice, leader mondial de l’information sur le marché de l’art.
Pour vous, l’art doit-il représenter le réel ou, au contraire, doit-il éloigner du réel pour proposer un univers où tout est plus pur, plus beau, plus léger ? Pour vous, la contemplation de l’art doit-elle libérer du fardeau quotidien et proposer un plaisir esthétique ou doit-elle redonner du sens au quotidien afin de pouvoir le vivre avec plus de force et d’acceptation ?
«Je ne suis pas un peintre réaliste au sens strict du terme. Je ne peins pas le rêve, je peins la joie, la tristesse, l’amour. Ce sont des réalités, invisibles certes, mais réelles quand même». Dans la peinture de Steeve Lechasseur où les symboles se juxtaposent aux autres, la naïveté est omniprésente. «La réalité matérielle visible s’enracine dans la réalité invisible spirituelle. L’extérieur procède de l’intérieur. L’esprit préexiste la matière», explique-t-il en entrevue. L’art du peintre véhicule en effet une puissante ambiance spirituelle où le soleil (lumière divine) éclaire la scène d’une aura bienveillante.
«J’utilise des artifices et des ruses pour exprimer des concepts bien réels quoique invisibles. Ainsi, pour moi, la pratique de la peinture ne s’oppose pas à la réalité matérielle. Elle la prolonge».
Il y a beaucoup de couleurs vives dans la peinture de Steeve Lechasseur et chaque couleur correspond à un état d’être, à un état d’âme, à un sentiment précis, à un bienfait ressenti. «J’ai une vision très optimiste de la réalité naturelle. Elle est bénéfique et d’une grande beauté. On peut tenter de la reproduire d’une façon le plus réaliste possible, mais il y aura toujours le facteur humain qui fera que le créateur de la peinture imprimera sa propre individualité dans l’oeuvre qu’il réalisera».
N’allez pas croire que l’artiste ne vit pas dans la réalité quotidienne, qu’il a la tête dans les nuages et qu’il ne touche plus terre. Il a vécu des drames dans sa vie personnelle, ce qui ne l’empêche pas de créer des oeuvres fondamentalement joyeuses où la vie est célébrée et vénérée. «L’âme de l’artiste transcende l’oeuvre. Je crois que tous les artistes expriment une certaine réalité». A la différence d’autres artistes, Steeve Lechasseur a choisi de voir le bon côté des choses et de vivre sa spiritualité à travers ce qu’il y a de meilleur dans la vie.
«Si on se limite à la conception matérielle de la réalité, alors je ne suis qu’un rêveur. Pourtant, je vous assure que je ne cherche pas à exprimer autre chose que la réalité. Et la réalité naturelle, comme le soleil, les rivières, la mer ou les étoiles, constituent pour moi la réalité suprême. Les villes avec le béton et les grands magasins sont une réalité aussi, mais il s’agit ici d’une bien triste réalité. L’humain peut faire mieux».
Comme il l’avait déjà constaté au moment de s’engager dans l’art, il n’y a pas de limite à la création artistique. Il n’y a pas de limite à l’imagination. Il n’y a pas de limite à la réalisation personnelle.
«C’est l’objet de ma démarche artistique: la réalisation. Il est impossible de traduire le réel de façon absolue et définitive, mais il est toujours possible de se dépasser même si on cherche strictement à exprimer la réalité. Il y a juste à penser à la qualité de la lumière qui peut toujours être améliorée». L’artiste y voit une sorte de voie spirituelle. «La contemplation de l’art doit permettre de soulager et de guérir parce que l’art, c’est vivant. C’est bénéfique pour l’artiste et pour ceux et celles qui contemplent l’oeuvre d’art. C’est pourquoi l’art est indispensable à la société».
C’est l’un des maîtres à penser de l’artiste qui disait: «La distance entre vous et Dieu est la même qu’entre vous et vous-mêmes. Il n’y a qu’une seule caste, la caste de l’humanité. Les mains qui aident sont plus sacrées que les lèvres qui prient». L’artiste a mis en pratique un art qui sert les autres à se sentir mieux. Il n’y a pas de distance entre son art et lui. Sa peinture est le reflet de son âme.
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