Martin Gaudreault est originaire de Roberval (au Saguenay-Lac-St-Jean). Il a étudié en art et technologie des médias, en développement économique, en intervention andragogique et en administration. En plus d’être directeur général de l’Office d’habitation des 5 Fleurons à Roberval, bénévole dans de nombreux organismes régionaux, membre de nombreuses associations artistiques au Canada et en Europe, Chevalier académique, membre de l’Ordre du Bleuet pour les Arts et la Culture (etc., etc.), il est également un photographe professionnel très respecté qui expose ses œuvres dans plusieurs pays. D’ailleurs, par la diversité de ses publications, son travail a été diffusé, à ce jour, dans une soixantaine de pays. Martin Gaudreault interprète les paysages sous son regard de passionné. Il met en lumière les détails de la nature et des paysages dans lesquels la poésie y est particulièrement présente.
Pour vous, l’art doit-il représenter le réel ou, au contraire, doit-il éloigner du réel pour proposer un univers où tout est plus pur, plus beau, plus léger ? Pour vous, la contemplation de l’art doit-elle libérer du fardeau quotidien et proposer un plaisir esthétique ou doit-elle redonner du sens au quotidien afin de pouvoir le vivre avec plus de force et d’acceptation ?
«Cette question présente toute l’ambivalence que représente l’art», répond d’emblée le photographe qui affirme également que, l’art, pour certains, doit montrer le réel dans sa plus simple représentation, alors que pour d’autres, l’art doit s’en éloigner afin de forcer au questionnement que l’artiste souhaite faire ressortir à travers son travail. «Il faut bien admettre que les deux formes, le réel et l’univers le plus pur, ne vont pas l’un sans l’autre».
Dans le travail de Martin Gaudreault, il y a une grande part de poésie. «Comme photographe, je suis attiré davantage par le réel. Pour le chasseur de paysages que je suis, ceux-ci m’offrent de multiples occasions de contemplation, de méditation, de pause de notre vie quotidienne». Ces précieux moments lui permettent d’observer un large éventail de beautés naturelles et de scènes de vie inspirantes, captées sur le vif qu’il va figer pour l’éternité par son procédé artistique. «Il m’appartient, selon ma vision, voire de mon état d’esprit à ce moment précis, d’en épurer le superflu et de proposer la pureté de la lumière, des formes et pourquoi pas, une certaine légèreté».
Le réel, le beau, l’esthétique, le sublime, etc. sont tout aussi présents dans le travail du photographe. «Ces moments vont me permettre de me centrer, comme photographe et être humain, sur les émotions suscitées. L’observation du réel me permet de me connecter avec notre univers, m’amène à me questionner sur ce que je ressens et me permet de le transmettre à mon tour». Pour Martin Gaudreault, la contemplation de l’art sous toutes ses formes lui permet de redonner un sens au quotidien. Chaque rencontre artistique est prétexte à apprendre des autres et à partager sa passion. «Cela me permet d’observer, certes les techniques, mais surtout le rêve, de saisir la pensée de l’auteur, sa démarche et, dans certains cas, son évolution. Cette rencontre avec l’autre (l’artiste) me permet de me couper du monde extérieur, ce qui va favoriser une rencontre avec ma propre intériorité».
Rêverie et beauté favorisent ainsi une précieuse bulle d’émotion, tel un cocon protecteur. «Cette coupure avec le monde extérieur va permettre de vivre des émotions, d’entrer dans un monde imaginaire et d’en ressortir imprégner de la beauté des œuvres». Comprendre une oeuvre et en apprécier la résonnance est un cheminement qui conduit à l’expérience esthétique. «Je me souviens d’avoir lu quelque part que l’accès aux œuvres n’est pas immédiat. Nul doute que nous allons vers les œuvres avec notre culture artistique, notre bagage socio-culturel, c’est pourquoi il faut faire abstraction aux préjugés et s’ouvrir vers d’autres courants. Selon moi, chaque œuvre a plusieurs significations qu’il appartient à notre esprit de parcourir et d’interpréter». Le photographe conseille de partir à l’aventure afin de découvrir les artistes autrement, de comprendre leur démarche, leur façon de pensée, leur vision de la vie, de s’intéresser à leur biographie car, l’art, c’est aussi ce qui n’est pas visible mais qui, forcément, a contribué à créer l’oeuvre admirée.
«À travers les oeuvres de René Richard, de Marc-Aurèle Fortin, je me suis laissé envahir, par la « beauté » mais, surtout par la quête spirituelle exprimée par les savants usages de la lumière qui nourrissent l’esprit, qui ouvrent sur les émotions et la spiritualité, bref sur la connaissance de soi. Selon moi, cette quête spirituelle va me permettre de grandir en tant qu’artiste et favorisera des avancées sur la beauté qui nous entoure, une œuvre à la fois».
Comme a dit le philosophe allemand Emmanuel Kant, l’un des trois piliers de la philosophie occidentale: «Chronologiquement, aucune connaissance ne précède en nous l’expérience et c’est avec elle que toutes commencent».
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