
Terre nouvelle : La déchirure est une acrylique et marouflage sur toile galerie de 16 x 16 pouces (40 x 40 cm), réalisée en 2024 par l’artiste Édith Liétar.
Cette œuvre saisissante, à la fois vibrante et troublante, capte immédiatement l’attention par son dynamisme et son expressivité. Dans un univers à la croisée de la destruction et de l’espoir, elle entraîne le spectateur dans une réflexion profonde sur l’état de notre planète et la responsabilité individuelle face aux défis environnementaux.
Au cœur de la composition, des bleus tourbillonnants évoquent une vague monumentale, évoquant, par sa silhouette, celle de Hokusai. Elle semble surgir avec une puissance inéluctable, emportant tout sur son passage. Cette vague déferlante donne forme à un tourbillon qui s’ouvre sur un trou noir, une force centripète qui attire irrésistiblement le regard. Le motif central, ce vortex, est une métaphore visuelle des catastrophes naturelles et des crises écologiques. C’est un rappel poignant de l’urgence climatique, de ce point de bascule où tout peut sombrer dans l’irréversible.
Autour de ce mouvement central, on remarque des éléments figuratifs. Les papillons colorés flottent dans un équilibre précaire, ajoutant une dimension poétique et fragile à l’ensemble de l’œuvre. Ces papillons, métaphores du célèbre « effet papillon », rappellent que nos choix, même les plus infimes, peuvent avoir des répercussions majeures à l’échelle planétaire. Ils incarnent également l’espoir : l’idée qu’un battement d’ailes, ou une action individuelle, peut inverser le cours des choses. Le motif floral, en bas à droite, est fait de papillons. Il symbolise la vie et le renouveau. Ce motif évoque la lutte pour la place de la vie au cœur du chaos. Quant à la voiture dans les flots, emblème du progrès et de l’industrialisation, elle devient ici un témoin muet de la trajectoire destructrice que l’humanité a empruntée. Le contraste entre les papillons délicats et les flux tourbillonnants du fond met en lumière notre fragilité face aux forces de la nature que nous avons déséquilibrées.
Les choix chromatiques d’Édith Liétar renforcent cette dualité entre destruction et espoir. L’œuvre, dominée par le bleu (symbole de l’eau et de la vie), est parsemée de teintes plus vives qui sont des sentiments multiples. Ces couleurs créent une tension visuelle qui reflète la lutte entre l’ordre et le désordre, entre la dévastation et la possibilité de renouveau. Les textures complexes, obtenues par des couches successives de peinture et l’ajout d’éléments collés, confèrent à l’œuvre une profondeur tactile qui interpelle autant qu’elle émeut.
L’arrière-plan fluide et abstrait évoque un monde perturbé, déchiré, autant socialement qu’écologiquement car la déchirure est visible, béante, imposante. Elle évoque une plaie profonde, une blessure. Elle peut aussi être perçue comme une ouverture, un espace où réflexion et changement sont encore possibles.
Terre nouvelle : La déchirure est une invitation à ressentir physiquement les cicatrices de notre planète et à comprendre que nous avons tous un rôle à jouer dans sa guérison. L’artiste, à travers cette œuvre, transmet une vision empreinte d’émotions vives et un sentiment d’urgence. Elle nous rappelle que nous ne sommes pas de simples spectateurs, mais des acteurs dans cette grande spirale qu’est la vie. Chaque élément de l’œuvre est soigneusement choisi pour porter ce message.
Cette peinture d’Édith Liétar est bien plus qu’une œuvre artistique. Elle se présente comme un tableau profondément ancré dans le présent, mais tourné vers l’avenir. Cette peinture incarne une dualité : elle est à la fois un cri de désespoir face à un monde en déroute et un appel à la régénération. Le spectateur est confronté à cette tension entre la fin et le renouveau.
Dans cette toile vibrante, l’artiste nous offre une réflexion poignante sur notre humanité : serons-nous les papillons éphémères emportés par la tempête ou ceux qui, par un simple battement d’ailes, contribueront à transformer le monde ?
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