Ginette Ash, portrait de l’artiste

Par HeleneCaroline Fournier, experte en art et théoricienne de l’art, rédactrice spécialisée, critique, journaliste spécialisée indépendante, évaluatrice en collections

Peindre est ma passion et ma raison d’exister. Mon objectif primordial est de faire partager ma vision optimiste de la vie à l’aide d’une peinture nourrie par les couleurs et la lumière.

Ginette Ash est native de Rouyn-Noranda. Elle dessine et colore depuis son enfance. Elle commence à s’intéresser à la peinture à l’huile lorsqu’elle voit son père peindre et bricoler. Dès son adolescence, elle veut devenir artiste peintre. Pour faire plaisir à ses parents qui souhaitent une profession plus stable, elle choisit un autre métier. Elle étudie en arts plastiques à l’Université du Québec de Trois-Rivières (UQTR) pour devenir enseignante en arts plastiques. En 1975, détentrice d’un baccalauréat en arts plastiques et en pédagogie, elle enseigne les arts plastiques au Collège de Lévis et, plus tard, au Collège Mérici à Québec. Malgré le travail très exigeant du domaine de l’enseignement, elle demeure active sur la scène artistique régionale depuis 1978. Après 34 ans de loyaux services et d’amour pour la profession, elle prend sa retraite à cause de problèmes de santé. Elle décide de reprendre ses pinceaux plus activement. Elle se remet à peindre à temps plein. Depuis octobre 2009, elle participe intensément à des expositions collectives et personnelles. En 2015, trois expositions personnelles soulignent ses 40 ans de carrière. Tout au long de sa carrière professionnelle, elle s’inscrit à des cours d’huile, d’acrylique, d’aquarelle sur papier et tissu, de peinture sur bois ainsi que des techniques de faux-finis (façon trompe l’œil) auprès de plusieurs professeurs chevronnés pour se perfectionner. Passionnée de design, tout en travaillant dans l’enseignement, elle fait également des études en design d’intérieur aux Ateliers Imagine de Québec, de 1991 à 1994. Tout en continuant à enseigner à temps plein, elle ouvre un commerce de décoration intérieure sous la bannière Décoration Excellence. Elle y travaille avec son mari, de 1995 à 2007. Ginette Ash a une carrière bien remplie qui est loin d’être terminée. Elle continue toujours à s’épanouir, à se passionner des arts, à se perfectionner et à se faire plaisir à travers l’art. En octobre 2009, elle s’inscrit en tant que membre de l’Association des artistes de la Rive-Sud (AARS). Elle rencontre d’autres artistes avec qui elle partage son expérience et s’enrichit de la leur. Elle expose dans le Grand Lévis. Au mois d’août 2011, elle devient membre de l’Académie internationale des beaux-arts du Québec (AIBAQ) en tant qu’artiste professionnelle pour obtenir une plus grande visibilité. Depuis, elle obtient régulièrement des votes du public pour plusieurs de ses oeuvres. En septembre 2012, elle devient membre de la Société artistique et culturelle de Québec (SACQ) qui lui permet de faire des expositions à Québec. Entre 2012 et 2019, on la retrouve régulièrement à L’espace contemporain de Québec. A l’automne 2014, elle devient membre professionnelle du Collectif International d’Artistes ArtZoom (CIAAZ) qui lui ouvre d’autres portes, notamment au niveau international. Passionnée des arts, elle s’investit en tant que bénévole dans son ancien milieu de travail et dans des associations artistiques, dont l’Association des artistes de la Rive-Sud (AARS) en tant que rédactrice et productrice du journal Le Babillard est publié quatre fois par année. En 2018, son travail est évalué par une experte en art qui certifie sa valeur sur le marché de l’art et sera, par la suite, réévaluée en 2022. En 2020, elle fait partie des rares artistes professionnels qui participent à une étude sociologique ayant trait aux effets de la pandémie au niveau de la pratique artistique chez les artistes en arts visuels. Le dossier thématique spécial est publié exclusivement sur HEART, magazine des arts, en deux volets, à l’été et à l’automne 2020 et est repris dans la revue d’art L’ArtZoomeur. Elle réitère cette expérience en 2021 et 2022 qui forme une vaste recherche en sociologie de l’art sur 3 ans. En 2021/2022, pendant six mois, elle présente sa première exposition muséale au Musée d’art contemporain VR 3D (MACVR3D) géolocalisé à Longwy en France où elle expose régulièrement dans des expositions thématiques de groupe depuis 2019. En 2021, elle participe au Défi 15 dessins 15 semaines aux côtés d’autres artistes et obtient une mention spéciale pour sa persévérance. En 2021, elle entre dans la prestigieuse banque de données de ArtPrice, leader mondial de l’information sur le marché mondial de l’art, ainsi que dans le Dictionnaire des artistes de l’objet d’art au Québec. Au cours de sa carrière, l’artiste a reçu bon nombre de prix et de distinctions prestigieuses qui ont valorisé son travail artistique depuis 1975.

La peinture est pour moi un langage, une communication visuelle, qui me permet de m’exprimer et de m’épanouir.

Artiste accomplie, Ginette Ash aime explorer différentes formes d’expressions artistiques et sa curiosité pour les techniques en arts visuels est insatiable. Plusieurs champs d’intérêt se sont développés au cours de sa carrière dont celui de repousser les limites de la peinture traditionnelle en utilisant les techniques mixtes. «Mon expérience dans l’enseignement des arts et ma soif de vouloir tout connaître, me permettent de travailler différents médiums, tels que: l’acrylique, l’huile et les techniques mixtes. Quel que soit le médium utilisé, la peinture est pour moi un langage, une communication visuelle, qui me permet de m’exprimer et de m’épanouir.» On peut très certainement qualifier Ginette Ash d’artiste coloriste en tout premier lieu. Elle aime faire chanter la couleur, jouer avec la lumière, créer des scènes vivantes et des ambiances tranquilles. Ses couleurs sont chaudes, vives, chatoyantes. La luminosité que l’on retrouve dans ses oeuvres font écho à une personnalité sensible, généreuse et foncièrement optimiste. «Depuis quelques années, j’exploite davantage les techniques mixtes en introduisant du relief dans mes tableaux, ayant pour effet de créer une troisième dimension. J’y parviens en ajoutant des pâtes de structure, divers papiers sans acide que je froisse et que je maroufle sur mon support pour créer des veinures et créer ma toile de fond propice à l’élaboration de l’œuvre. J’applique également mes couleurs en fines couches en alternance avec le médium vernis brillant pour renforcer l’intensité et la brillance des couleurs et augmenter la transparence de celles-ci.» L’artiste, qui préfère fabriquer son propre noir avec des couleurs complémentaires (rouge et vert), utilise rarement cette valeur dans ses oeuvres. Dans certaines de ses toiles, elle s’inspire du Cloisonnisme et des vitraux médiévaux en traçant des lignes de contour à l’aide d’un cerne en relief doré, argent ou noir, en tube pour faire ressortir davantage les couleurs et délimiter les formes. Sa volonté d’expérimenter de nouvelles expériences est au service de l’esthétique. Elle n’hésite pas à intégrer des objets dans ses oeuvres pour susciter l’expérience nouvelle. Pour Ginette Ash, l’art est un prétexte à l’expérimentation et à la découverte comme l’imagination est au service de grandes possibilités. «Lorsque j’étudiais en Design d’intérieur, j’ai appris la rigueur du travail du dessin technique et comment faire des plans techniques et décoratifs très précis à l’échelle. Ce genre de travail m’a permis de développer le souci du détail et la patience à travers mes toiles.» Les sujets de prédilection qui l’animent, sont essentiellement dirigés vers Dame Nature. Elle aime représenter le monde naturel et végétal qui symbolise pour elle la vie par excellence. «Les fleurs me fascinent au plus haut point et m’attirent particulièrement par leur beauté, leur fragilité et leur côté éphémère à qui je redonne une deuxième vie intemporelle. J’aime surtout les peindre en gros plan et en plan rapproché pour mieux saisir la finesse du détail, les transparences, les ombres et les lumières, qui sont pour moi très gratifiants.» Son amour des animaux lui vient de son enfance et de son adolescence, alors qu’elle vivait sur une ferme avec ses parents cultivateurs. Elle a découvert la passion de la peinture animalière à l’automne 2011, en suivant un atelier de perfectionnement donné par Madame Glenice Moore, peintre animalière internationale, lors du Congrès des arts décoratifs et visuels de Saint-Hyacinthe. Depuis, elle n’a jamais cessé d’en peindre. «Je suis principalement attirée par les animaux de la savane (girafes, zèbres, félins), les chats et les oiseaux. Mon objectif principal est de faire ressortir l’âme de l’animal et de le rendre immortel à jamais.» Ces dernières années, les paons sont apparus dans leur magnifique plumage coloré et hautement texturé. Les flamants roses contrastent et surprennent, quant à eux, avec la couleur de l’arrière-plan. C’est que l’artiste aime conduire le spectateur à la découverte de la beauté toute simple d’une texture particulière, d’un détail délicat ou d’un étonnant contraste de couleurs. «Je suis avant tout une peintre d’atelier et j’y passe plusieurs heures par jour à préparer mon processus de création (recherche, croquis, étude de composition, travail sur Photoshop, transcription du dessin sur la toile) et ce que je présenterai dans des expositions collectives ou individuelles. Je peins avec ou sans musique tout dépendant de mon humeur, mais elle doit être douce car il faut que ce soit dans un environnement calme. Peindre pour moi, c’est tenter de représenter ou transformer ce que je vois ou ressens, pour mon plus grand bonheur et peut-être celui de quelques amateurs d’art. Chaque toile est une aventure qui mène quelque part dans un monde intérieur que je veux partager avec le public.» La pratique de l’art fait partie intégrante de son bonheur et de son épanouissement personnel. En tant qu’artiste, la peinture donne un sens à sa vie. «Elle me permet d’exprimer mes émotions. L’art de peindre est pour moi un monde de rêveries, un état d’âme, un moyen d’évasion, un anti-stress, une thérapie et un lâcher-prise contre mes douleurs chroniques que j’arrive à oublier lorsque je rentre dans ma bulle pour peindre. Je peux peindre entre huit et dix heures par jour au point tel que j’oublie de manger et de me reposer. Peindre est ma passion et ma raison d’exister. Mon objectif primordial est de faire partager ma vision optimiste de la vie à l’aide d’une peinture nourrie par les couleurs et la lumière.»

SUR INTERNET
www.artzoom.org/ginetteash