Benoît Chalut, l’artiste scripteur

Benoît Chalut, né en 1985, à Melun, vit présentement à Saint-Martin-L’Ars (région Poitou-Charentes) en France. Vers l’âge de 14 ans, la passion de dessiner et de peindre devient de plus en plus présente. Il expérimente l’acrylique, l’huile, l’aquarelle, l’encre, etc. C’est l’encre de Chine qui retient principalement son attention. Il s’inspire de l’actualité et pose une réflexion par le biais de ses pinceaux.

Après une période florale, sa recherche devient plus abstraite. C’est l’envie d’exploser, avec un mouvement rapide et certain, qui le submerge. Des spectres apparaissent. Les sentiments vifs, parfois confus, sortent et s’expriment à travers pulsions et souvenirs douloureux. La peinture « est devenue mon défouloir » avoue l’artiste. C’est entre l’encre et l’acrylique (techniques mixtes) qu’il laisse échapper son envie de hurler. Ses cris intérieurs doivent s’exprimer sinon c’est l’implosion. L’envie de dire les choses, l’envie de se mettre à nu pour se libérer de ce monde qui étouffe, l’envie de défendre ses valeurs personnelles sans être jugé, etc. c’est ce qui anime Benoît Chalut qui utilise l’art pour s’affirmer.

 

Le noir le subjugue. C’est à l’encre noire que s’écrivent les abominations, les horreurs, la sordidité…

Comme le critique Christian Schmitt l’a écrit, en mai 2012, dans une critique, « Les œuvres de B. Chalut passent donc par la voix du pinceau ». L’artiste est un témoin de son temps. « Le style japonisant ou asiatique semble calmer les ardeurs de l’impétueuse encre noire » écrit encore le critique de Metz, le 17 juin 2012, dans une deuxième critique élogieuse. « J’ai choisi cette vie (la peinture) pour m’exprimer » affirme l’artiste en entrevue. Benoît Chalut, qui a du mal à se trouver des repères dans la société actuelle, comme la plupart des vrais artistes contemporains, recherche un lieu de liberté, un coin intime pour être (enfin) lui-même. Ce lieu, c’est la toile, c’est la feuille, c’est le support vierge qui recueille son témoignage d’artiste à la sensibilité exacerbée par la souffrance trop longtemps contenue. « Je suis né pour créer ». Coûte que coûte, il est devenu artiste et, malgré le regard des autres, il a trouvé un réel épanouissement grâce à l’art. Il confronte, aujourd’hui, le regard des gens, sur sa façon de vivre, sur son besoin de s’exprimer et sur ce droit à la liberté d’expression quelle qu’en soit la forme.

Le noir, présent dans chacune de ses œuvres, apporte un certain équilibre à son travail. Ses œuvres sont l’empreinte indélébile des stigmates intérieures.

On dit que l’écriture est la projection de la personnalité du scripteur au moment où il écrit. C’est un acte symbolique en soi. En graphologie, l’écriture s’interprète à travers une symbolique de l’espace, des formes et du mouvement. Il en va de même pour la peinture. Dans le travail de Benoît Chalut, l’encre noire parle, du simple fait qu’il est associé à l’écriture. L’artiste libère la couleur jusqu’à l’autonomie totale et pousse la dissolution des formes pour rendre son travail libre de toute référence allégorique. L’aspect décisif n’est plus l’identité de l’objet mais réside plutôt dans la personnalité de l’artiste telle qu’elle s’exprime dans son écriture picturale particulière. Son propos est simple : il veut être compris et accepté tel qu’il est.

 

 

Photos: gracieuseté de Benoît Chalut
Crédit texte: HeleneCaroline Fournier