
Pays de lumière est une acrylique sur toile de 32 x 32 pouces (80 x 80 cm), réalisée en 2024 par l’artiste Muriel Cayet.
L’œuvre déborde de couleurs vives, représentant une scène de vie portuaire animée. L’utilisation de coups de pinceau audacieux et expressifs capture le mouvement et l’énergie des bateaux amarrés au bord de l’eau. Les teintes de bleu clair, de bleu profond et de vert clair dominent le ciel et la mer, créant une toile de fond sereine et éclairée. Les rouges vifs, les jaunes et les blancs donnent vie aux bateaux et aux bâtiments du premier plan, évoquant une sensation d’activité animée. Arbre, petits drapeaux flottant aux mats et bâtiments collés les uns aux autres évoquent un cadre marin breton ou normand, invitant les spectateurs à s’imaginer ces lieux.
La composition dynamique met l’accent sur l’eau scintillante reflétant les rayons du soleil. Cela attire efficacement le regard à travers l’œuvre, créant un sentiment de profondeur et de continuité avec la rangée de maisons au loin. La juxtaposition de couleurs froides et chaudes ajoute un contraste, renforçant l’impact visuel global.
Il y a une liberté dans la façon dont les formes sont rendues, parfois sculptées par le couteau à peindre ou le bout du pinceau dans la matière picturale plus épaisse. La représentation semi-figurative, semi-abstraite donc, permet une interprétation toute personnelle, encourageant les liens visuels et l’imaginaire de chaque spectateur. L’utilisation de la lumière contribue à ouvrir l’espace pictural. Une profondeur atmosphérique est perceptible dans cette peinture baignée de lumière vive. Aucun ombre au tableau ne vient assombrir les éléments complémentaires qui ancrent littéralement les aspects abstraits avec des points focaux plus définis. Les voiliers fournissent un élément narratif auquel on s’accroche, permettant aux spectateurs de plonger plus profondément dans la scène.
La nature évocatrice et vivante de cette œuvre est sa force, reflétant l’approche énergique de l’artiste dans un style expressif et engageant, offrant une fenêtre vivante sur un monde rempli de couleurs franches. L’une des rares couleurs mélangées, le rose, évoque un coin de pays que Muriel Cayet a à cœur, qu’elle aime particulièrement. C’est son côté sentimental qui y est exprimé.
La silhouette du voilier dans le ciel, sculpté dans la matière, montre à quel point les ports et les paysages maritimes sont toujours présents à son esprit. Le seul fait d’être élevé dans la composition, dans ce ciel sans nuage, de se trouver en haut du tableau, au centre, équivaut à être puissant, saturé de sacralité. A ses pieds, se tient un arbre, symbole de vie en perpétuelle évolution, qui est en ascension avec le ciel. Il s’aligne avec ce voilier céleste qui vogue, toutes voiles levées, vers un lieu imaginaire. L’arbre est symbolique, il sert à montrer le caractère cyclique de l’évolution cosmique. Parce que ses racines plongent dans le sol et que ses branches s’élèvent dans le ciel, l’arbre est universellement considéré comme un symbole des rapports qui s’établissent entre la terre et le ciel. Dans Pays de lumière, cet arbre possède un caractère central puisqu’il est unique. Il est l’axe des pensées qui montent vers la totale liberté de prendre le large dans l’imaginaire, lieu de ressourcement de Muriel Cayet. Les quatre voiliers de gauche symbolisent le voyage, une traversée accomplie puisqu’ils se trouvent sur une autre rive, peut-être aussi dans l’attente de repartir vers un autre songe merveilleux. L’absence de personnages suggère l’explication que le spectateur est le protagoniste de l’histoire. Puisque l’artiste peintre est également auteure, on peut présumer qu’elle a planté un décor pour nous faire voyager dans son univers personnel. Elle devient l’accompagnatrice de notre traversée pour nous faire découvrir son pays de lumière.
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