Avec l’IA, l’artiste n’aura plus besoin de prendre en main son outil de travail pour dessiner ou peindre. Il n’aura plus à perdre de temps pour chercher un sujet qui l’inspire. Il pourra dicter verbalement ses instructions à l’IA qui lui crachera une peinture façon Van Gogh sans que l’artiste n’ait eu à lever le petit doigt. En fait, j’ai expérimenté la chose… J’ai fait une simple demande et l’intelligence artificielle a réalisé une peinture pour moi en à peu près 15-20 secondes. Tandis que des artistes (ou pseudo-artistes, comme moi) y voient une occasion de créer (ou de s’amuser), d’autres s’inquiètent des réels enjeux éthiques qui y sont liés. A qui revient la propriété intellectuelle des oeuvres visuelles générées par l’IA ? La frontière est de plus en plus floue entre une image produite par un être humain et une réalisation de l’intelligence artificielle. Est-ce que les artistes gagneront souvent des prix en arts en proposant des images générées par l’IA comme ce fut le cas d’un photographe allemand qui a gagné un prix prestigieux ? La récompense «historique» a alimenté le débat depuis, quant aux conséquences de cette technologie pour les arts visuels. Un autre artiste a remporté, en 2022, la première place de la foire annuelle de l’État du Colorado grâce à une image générée par intelligence artificielle. En réaction: plusieurs artistes en colère. Ce résultat a déclenché une violente réaction de la part d’artistes qui l’ont accusé de tricherie. «Nous regardons la mort de l’art se dérouler sous nos yeux», a déclaré l’un d’eux.
Si «mes» peintures de Van Gogh sont plutôt amusantes à regarder (on dirait que ces images sont sorties d’une animation multimédia ou qu’elles ont été réalisées sur une tablette avec un stylet dans une application de dessin numérique), il y a, par contre, des «peintures» ou des «photographies» d’un réalisme saisissant. Les logiciels sont maintenant capables de générer des images de plus en plus sophistiquées et, dans le domaine des arts visuels, les artistes ont toujours été très avides d’utiliser de nouvelles technologies (on n’a qu’à penser aux arts médiatiques et à l’art cinétique). On assiste ici à l’émergence d’une IA performante qui s’inspire du cerveau humain et qui en retire une grande quantité de données, ce qui permet à l’IA d’ajuster ses paramètres et d’apprendre à effectuer des tâches complexes.
Les experts de l’IA disent qu’il s’agit d’un simple outil… moi, j’y vois plutôt la facilité absolue (parce qu’on n’a pas besoin d’apprendre à dessiner ni à peindre, c’est l’IA qui le fait pour nous). Je ne suis pas artiste et j’ai réussi en quelques secondes à faire des images que je pourrais, par la suite, imprimer sur toile et vendre comme des peintures numériques. Or, on voit bien que l’influence de Van Gogh est présente et que ces images s’en inspirent fortement. Van Gogh étant décédé depuis plus de 50 ans, ses oeuvres sont tombées dans le domaine public, on peut en faire n’importe quoi, y compris les détourner, les ré-interpréter et s’en approprier le mérite artistique. Il n’empêche que l’éthique n’est pas le premier paramètre de cette intelligence artificielle qui fait tout ce qu’on lui demande sans poser de questions ! Toujours selon les experts, les artistes vont définir leur relation à la machine comme une collaboration, une co-création ou une inspiration. «L’IA est un outil ! Elle remplace l’artiste autant que l’appareil photo remplace le photographe… il y a des créateurs derrière elle», affirme Valentin Schmite, l’auteur du livre «Propos sur l’Art et l’Intelligence artificielle».
Qu’en pensez-vous ? Le débat reste ouvert.
Êtes-vous pour ou contre l’utilisation de l’IA dans les arts visuels ?
Lire la deuxième partie de cet article en lien avec l’intelligence artificielle
Crédits: Oeuvres générées par l’IA, commissionnées par HeleneCaroline Fournier, inspirées par le travail de Vincent Van Gogh