Dumont, comment avez-vous vécu votre confinement au niveau de votre pratique artistique ?
Jocelyne Dumont alias DUMONT vit à Lac-Beauport. C’est une artiste autodidacte pour qui le dessin et la peinture ont toujours fait partie de sa vie. L’art a toujours été son mode d’expression et, à la fois, son refuge. Elle a suivi des cours de dessin au niveau collégial et avait débuté un baccalauréat en arts plastiques à l’Université Laval que les aléas de la vie ont fait interrompre au profit d’un travail en administration. Un atelier de peinture avec une artiste a été l’élément déclencheur qui lui a donné confiance en elle en 2016 pour se lancer dans les arts visuels de façon professionnelle. Un an plus tard, on la retrouve à New York, Palm Spring, Miami, West Palm Beach, dans des salons et foires d’art internationaux. Parallèlement, ses expositions se multiplient un peu partout au Québec où elle prend de plus en plus d’assurance. En 2019 et 2020, elle a exposé en France, dans des expositions muséales, et a obtenu des prix et des distinctions pour son travail.
Son confinement de mars et avril, elle l’a vécu dans la crainte, mais aussi, paradoxalement, dans la confiance. «Il est important pour moi de partager mon état d’âme général lors de cette épreuve mondiale». Cette «épreuve», comme l’artiste le dit si bien en entrevue, lui a fait vivre «la crainte» en elle. Dès le début de la pandémie au Québec, Jocelyne Dumont a eu besoin de se tourner vers une certaine introspection. «Au lieu d’une totale soumission, j’ai eu besoin de me tourner vers une certaine vérité et, surtout, de mettre à profit le libre arbitre avec toute la conscience et l’intuition nécessaires… et l’attention respectueuse envers mon prochain». Sa recherche intérieure l’a poussé à réfléchir tout naturellement sur la peur de la mort. Elle en a conclu qu’elle détenait en elle une farouche envie de vivre et qu’elle voulait «la partager avec le monde entier» à sa façon, notamment par sa passion qui est un trait de caractère majeur chez elle. Dans cette entrevue, Jocelyne Dumont a beaucoup parlé de son prochain: «le protéger, lui faire confiance, pour que ce monde soit davantage plus éclairé d’amour, de paix et de solidarité». Elle a également parlé de liberté. «Je crois que le goût de la pure liberté intérieure et cette soif de vivre sa vie avec passion sommeillent en chacun de nous. Pour y arriver, il faut protéger la liberté des autres, mais surtout être soi en toute circonstance car l’espoir de vivre est en chacun de nous». Les deux oeuvres qu’elle a créées pendant son confinement portent d’ailleurs des titres qui correspondent tout-à-fait à son propre vécu: « Espoir » et « Liberté ». Deux mots d’ordre qui ont jalonné son expérience tout au long de son confinement.
«Je crois que toutes les épreuves en ce monde naissent d’une dualité, celle que je peins depuis toujours: l’ombre et la lumière. Je crois que les épreuves de mon enfance m’ont permis de vivre ces moments d’ombre planétaire de façon plus légère et de conserver l’espoir d’une plus grande liberté de conscience». L’artiste, qui est connue pour partager largement des pensées constructives de développement personnel sur les réseaux sociaux, aime particulièrement se sentir en confiance devant ce qu’elle ne peut contrôler, en gardant l’espoir de jours meilleurs.
L’espoir nourrit l’âme.
Aujourd’hui, Jocelyne Dumont rêverait que «cette épreuve puisse laisser des traces d’un besoin en nous tous d’une recherche plus consciente de cette liberté intérieure qui apporte la paix et le partage pour un monde meilleur».
Cette grande âme souhaite que l’après COVID-19 soit différent de l’avant, que la pandémie mondiale soit le prétexte quasi rêvé pour changer notre propre vision de soi, de l’autre, du monde en général, et apporterait dans son sillage quelque chose de plus humain pour l’humanité.
JOCELYNE DUMONT SUR INTERNET: son dossier d’artiste
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